Je me baladais sur l'avenue le cœur ouvert à l'inconnue [Libre]

Ce n'était pas la lune qui guidait ses pas en ce jour, mais l'astre solaire déjà haut dans le ciel sans aucun nuage pour lui donner un peu d'ombre. Li-Yae marchait un pas après l'autre dans les vêtements qu'on lui avait donné, un espère de kimono ample qui contre toute attente ne l'appesantissait pas sous ce cagnard infernal. Il ne lui avait jamais été recommandé de sortir par des température aussi haute de peur que son cœur ne lâche, hélas Li-Yae était trop curieuse du nouveau monde dans lequel elle vivait et où elle était bien obligée d'apprendre à se comporter comme une fille-fleur. Pour tromper, elle n'avait rien trouver de mieux que de se mettre un peu de parfum floral à base d'orchidée, elle avait apprise le prénom et la fleurs de la jeune-fille dont elle avait prit la place et fort heureusement, elle avait pu changer facilement le prénom de cette fille pour mettre le sien à la place et sans alarmer qui que ce soit. Elle visitait les lieux, flânait perdue, on lui avait dit qu'elle devait trouver un travail pour gagner des pétales, elle était arrivée sans aucune possession, malgré ce constat qui en aurait alarmé plus d'une, elle se sentait légère et libérée d'un poids malgré son mensonge.

Ses yeux clairs se posèrent sur des jeunes-filles comme elle mais qui possédaient des cheveux colorés, elle ne pouvait s'en détacher s'arrêtant net pour les dévisager et les suivre du regard alors qu'elles passaient à côté d'elle. Venaient elles tout simplement de la regarder de bas en haut avec des yeux clairement désireux ? Li-Yae en rougit jusqu'à la pointe de ses boucles brunes. Serait-ce là l'émoi que ces filles étaient capable de provoquer chez les humaines ? Un peu plus et son organe vital se serait soudainement emballé, fatiguée de cette rencontre, elle ne trouva qu'un endroit ou s'asseoir et se reposer. Elle s'installa sur des marches dont les pierres lui massacraient les fesses et regardait la vieille-ville continuer de vivre, pour un peu, elle se serait véritablement crue dans un drama historique avec ces toitures à l'anciennes. Elle qui n'avait jamais manqué de rien jusqu'ici manquait de tout à présent. Elle n'avait pas de médicaments pour se soulager si une de ses crises venaient à enserrer son coeur, il devait bien exister des pharmacies dans les environs ?

La caresse délicate d'un tissus qui lui effleurait la joue lui fit tourner la tête tandis que la douleur de ses doigts écrasés sous la semelle d'une chaussure la fit grimacer et piailler . On venait de lui marcher dessus comme si elle n'était rien, ni personne et on ne lui avait même pas décoché un regard. Li-Yae mena sa main à sa bouche pour souffler dessus et atténuer la souffrance qui irradiait. Elle était habituée à être transparente c'était vrai, et elle n'osait pas dire quoi que ce soit, mais elle se sentit choquée qu'on ne lui fasse aucune excuse. Devenir une fille-fleur est-ce que c'était être un déchet ? Un vulgaire paillasson pour essuyer les pieds des autres ? Les mots jaillirent de sa bouche sans qu'elle ne puisse les retenir.

- Et toi ! Tu m'as fait mal et tu ne t'excuses même pas ?

Li-Yae regretta immédiatement les paroles qui avaient bien entendu suscité l'intérêt de cette inconnue qui lui avait marché dessus sans aucune retenue, elle n'eut même pas besoin d'ouvrir sa bouche pour lui faire part de ses pensées et se contenta d'hausser les épaules et de la regarder avec mépris, La jeune femme baissa ses yeux au sol, elle n'obtiendrait aucune excuse et vu le regard haineux, elle ne voulait pas se frotter à cette vipère.

Pourquoi cela devait-il être à elle d’aller faire les courses ce jour précis, alors qu’il faisait si chaud et qu’elle avait juste envie de se prélasser tranquillement dans sa chambre ? C’était la question que ne pouvait s’empêcher de se poser Atsuko alors qu’elle marchait sans véritable motivation. Elle avait bien quelques éléments de réponse, notamment le fait qu’elle n’avait pas travaillé cette nuit, mais bon, cela ne la satisfaisait pas pour autant. Bon, après, il fallait bien que quelqu’un y aille dans tous les cas si elles voulaient mangés des snacks avec les autres filles, mais elle avait un peu l’impression d’être exploité comme elle était nouvelle. La blonde ne pouvait qu’espérer que cela la rapprocherait un peu de ses comparses. Cependant, l’idée de devoir faire le chemin en sens inverse avec des sacs plein les bras la fatiguait par avance.

Alors qu’elle arriva dans le centre de la vieille ville, s’apprêtant à descendre des escaliers, elle entendit un petit cri de douleur en bas de ces derniers. Commençant sa descente qui lui donnait plus l’impression de s’affaisser sous le poids de l’atmosphère brulante, elle put voir une jeune fille râler après une autre, qui l’ignora royalement. De ce qu’elle pouvait comprendre de la situation, celle qui s’en allait avait blessé d’une quelconque façon celle qui était encore assisse. Atsuko n’aimait pas trop être prise dans les disputes ou les problèmes, mais là, elle pouvait au moins demander comment allez la blesser.

Arriver à sa hauteur, elle commença alors a parler, sans se rendre compte qu’une autre personne fit la même chose presque au même moment qu’elle.

- Vous allez bien mademoiselle ? vous n’êtes pas blessé ?

Relevant la tête qu’elle avait baisser pour parler à la fille aux cheveux châtain, elle pu voir une seconde fille aux cheveux bien rouge pour sa part. Un léger malaise la prit d’assaut, ne sachant pas trop comment réagir dans cette situation. Est-ce que les deux filles se connaissait ? Elle aurait peut-être mieux fait de ne pas intervenir…Il était cependant trop tard pour faire machine arrière, elle allait simplement attendre la réponse à sa question et trouverai un moyen de partir sans trop se ridiculiser.

La respiration et surtout l’expiration bruyante et exagérée mêlée à un soupire de la personne à qui elle réclamait des excuses la renseignait sur le fait que s’excuser d’un mauvais comportement ne devait pas faire partie de son éducation fondamentale. Li-Yae quant à elle avait été contrainte de s’excuser même lorsqu’elle n’était pas fautive et c’est pourquoi elle continuait d’admirer le sol comme si les pavés pouvaient l’aspirer et la sortir de ce mauvais pas.

Un rire tintant tout prêt de ses oreilles la fit sursauter assez fort pour créer un mouvement de recul involontaire. La fausse fille fleurs pensait tout d'abord qu'il lui était destiné comme une manière de se moquer d'elle avant de comprendre que cette voix courroucée qui s'élevait sur ce ton presque hautain était pour la défendre. La jeune asiatique entendit des pas et remarqua le bout d'une chaussure se positionner sur la marche où elle était assise.

Elle tourna et releva la tête attirée par une brise qui lui faisait parvenir une senteur agréable alors que ses deux prunelles se focalisant sur des cheveux bien fournit d’une couleur rouge pareille à celle que ses joues prenaient. Un parfum floral bien plus puissant que le sien vint tout de suite l'embaumer au point qu'elle plaqua une de ses mains sur son nez. Elle avait entendu que le parfum d'une fille-fleur pouvait envoûter une humaine, mais elle avait pensé jusqu'ici que ce n'était qu'une légende qui exagérait les faits. Or, elle ne pouvait pas s’empêcher de le sentir et de le graver dans sa mémoire sans pour autant savoir de quelle sorte de fleurs il venait, elle allait défaillir.
Une voix se fit entendre en même temps à quelques seconds prêts de la rouge, une blonde qui s’adressait à elle pour lui demander si elle allait bien. Un autre parfum qui venait lui ouvrir les chakras verrouillés jusqu’ici et lui faire tourner la tête du côté opposé. Répondant timidement en agitant la tête doucement pour former une réponse positive même si elle sentait toujours la douleur palpiter dans sa main et ses doigts.

L’humaine, d’après sa manière d’agir qui lui avait écrasé la main défia du regard la rouge pouffant de rire. Que pouvait elle trouver d’amusant face à la fille fleur qui avait osé la reprendre ?

-Tss ! Je ne vais tout de même pas m’abaisser devant des êtres de votre sous-espèce, celle-ci ne sert même encore à rien !

Ne servir à rien ? Même innocente la jeune femme en comprenait très bien le sens et ses yeux bleu s’écarquillèrent comme interdite venant se poser à nouveau sur l’héroïne qui avait pris sa défense. C’était abjecte, certaine humaine était donc capable d’être à ce point horrible et en pleine rue, en plein jour et sans aucune influence alcoolique ou de drogue. Li-Yae vivait une situation complètement à l’opposée de ce qu’elle avait pu expérimenter jusqu’ici. Les paroles étaient dures, vraiment dure à avaler et elles faisaient mal. Li-Yae aurait préféré être non entendante plutôt que d’avoir ces paroles tourner en boucle dans son esprit. Pourquoi se sentait elle concernée par ce venin ? Elle n’était pas une fille-fleurs, cela aurait dû glisser sur elle comme une plume posée à la surface de l’eau.

L’attitude de la jeune rouge portant des cornes, fait qui la surprise un peu en y repensant, la renseignait sur le fait qu’elle ne possédait pas une personnalité faible et lâche comme la sienne. La façon qu’elle avait de se tenir parfaitement ancrée sur le sol et ses yeux qui semblaient envoyer des lames de rasseoir acérées d’un seul regard. Visiblement, la vue de deux filles fleurs à ses côtés et les regards des passant interloqués et curieux de voir ce qu’il se passait eurent raison de la détermination de l’agresseurs et elle tourna le dos pour partir d’un pas rapide. Li-Yae se sentit soulagée, mais dans le doute que la rouge décide de continuer le combat pour lui extirper des excuses, elle vint doucement tendre la main qui n’était pas blessée pour venir pincer le bord d’un de ses vêtements.

-Merci, de m’avoir défendu et d’être venues toutes les deux

Atsuko ne comprenait pas… De ce qu’on lui avait expliqué, cette île existait principalement pour les filles-fleurs. Que ce soit pour se débarrasser d’elles ou les protégées, elle n’en savait trop rien, cela dépendant sans doute de la perception de chacun et ce n’était pas le sujet de ces pensées à l’instant t. Mais puisque cette île était là pour elles, pourquoi est-ce qu’il y avait des humaines dans ce genre qui semblait profondément les détester ? Ou au moins les méprisaient ? Pour quelle raison cette humaine était-elle venue sur celle île ? Ce n’était sans doute même pas une question d’affaire ou autre puisque le système monétaire de l’île était totalement isolé… La seule chose qui lui venait en tête, et qui pouvait faire écho à ‘’l’utilité’’ des filles fleurs, c’était qu’elle soit là pour profiter de la maison close.

Cet enchainement au sexe était ce qui faisait que beaucoup d’humain les détestait encore aujourd’hui. Même si encore une fois, cela dépassait la compréhension d’Atsuko. Les humains consommaient eux aussi du sexe, que ce ne soit qu’avec leur partenaire, ou avec plusieurs personnes. En quoi la notion d’obligation, de survie même, qu’avait les filles fleurs par rapport à cela était-elle dérangeante ? Quoi que ce n’était pas impossible que ce soit les hommes qui, les premiers, lancèrent cette marginalisation des filles-fleurs, beauté qui leur étaient impossible de profiter. Enfin, elle partait trop loin dans ces pensées.

Revenant au monde réel, elle pu s’apercevoir de deux choses. La première c’était que l’humaine en question était en train de fuir rapidement. La seconde, c’était que les deux autres filles avaient lancée la conversation avec elle. Sauf qu’une fois de plus, Atsuko ne se sentait pas vraiment à sa place, elle n’avait tout simplement servi à rien dans cette histoire. Ce n’était pas elle qui avait défendu la blessée, mais cette fille en rouge. Gênée, elle répondit tout de même.

- Oui, même si je n’ai pas fait grand-chose, tu es sûr que ça va ? Tu ne veux pas que j’aille cherchais un désinfectant ou des pansements ?

Même si elle pouvait allait les cherchait à la maison close où il y avait tout ce qu’il y avait besoin, Atsuko préférait au choix d’aller en racheter. En effet, cette dernière était assez loin, et les amener là-bas n’était sans doute pas une bonne idée, surtout après les insinuations de l’humaine. La blonde espérait d’ailleurs de pas la retrouver ce soir en tant que cliente…

Il était normal d’après la rouge d’intervenir pour la défendre, mais honnêtement Li-Yae commençait sérieusement à se demander ce qui était normal ici ou non. Ce qui semblait normal à Li-Yae ne devait pas l’être pour les autres humaines ici, qui avait surtout l’air d’être venue pour s’amuser avec de pauvres filles fleurs en pleine éclosion. La chinoise avait entendu dire que c’était douloureux pour elle et intenable, mais jusqu’à quel point ? Lorsque sa main douloureuse fut désignée par la blonde, la jeune orchidée regarda sa main et lui sourit.

- Non, je pense que ça va aller, merci beaucoup, en réalité je n’ai pas eu si mal que ça et je pense que ce qui m’a le plus choqué c’est le fait d’avoir été complètement ignorée ! Je ne sais pas, je dois dire que je ne m’attendais pas à ça !

Elle finit par se lever, la petite orchidée qui n’était pas si petite que cela en taille et elle regarda ses deux sauveuses en leur souriant sincèrement. Li-Yae avait un visage naturellement doux qui accompagnait à merveille ses sourires. Elle se sentait un peu perdue dans ce monde qui n'était pas le sien et découvrait une facette cachée qu'elle n'aimait pas beaucoup. De plus en plus, les questions sur son avenir la tourmentaient, que ferait elle lors de sa prochaine crise ? Que ferait elle lorsque les soupçons sur sa véritable nature apparaîtront? qu'allait-elle faire pour survivre sur l'île ?

-Je m’appelle Li-Yae, comment je pourrais vous remercier d’être intervenue en ma faveur ?

Li-Yae n’aurait pas été contre aller boire quelque chose de bien frais par ce temps, se poser à une terrasse, mais elle ne savait pas ce qu’il y avait ou non dans cette vieille-ville.

- Vous savez s’il y a un endroit ou prendre à boire ? Vous êtes sur l’île depuis longtemps ? Est-ce qu’il n’y a beaucoup de personne comme celle-là ? L’île n’était pas censée être un paradis pour les filles fleurs ? Vous avez trouvé un travail ? Vous faites quoi ? Dites, est-ce que c'est si douloureux qu'on le raconte l'éclosion ? Est-ce que ça veut dire que vous devez le faire avec des humaines de cette trempes là ?