Bic surfer [Libre]

To do list:
*Poser ses pieds sur l'île - Check
*Passer sa 1ere nuit - Check
*Apprendre la langue - En cours
*Trouver du travail - Check
*S'intégrer -

Heather ferma son petit carnet, ses objectifs étaient simples mais elle en avait. C'était la première fois de sa vie qu'elle se retrouvait aussi seule, sans contact avec sa famille et ses amis. Son chat lui manquait aussi. Il ne lui restait que son imagination avec son carnet et son stylo ainsi que son expérience en cuisine comme réels ressources. Ca faisait une dizaine de jours qu'elle était arrivée et elle avait pu être guidée grâce au comité d'accueil pour postuler dans un restaurant en manque d'effectif dans la nouvelle ville. L'entretien s'était passé rapidement, elle avait été prise aussitôt. Ca avait été une bonne nouvelle que l'australienne n'avait pu fêter avec personne et sans un dollar à aller dépenser ne serait-ce que pour une bière ou un shot de vodka.

Légèrement déçue de ne pas pouvoir fêter sa dignement, elle avait tout de même l'envie de sortir. Elle prit son carnet et son crayon puis partie pour les rues de la vieille ville. On était en pleine nuit, certains endroits n'étaient pas rassurant mais pour autant Heather n'était pas inquiète et cherchait simplement un endroit où se poser. Elle finit par trouver un muret large sur lequel elle grimpa et s'assit en tailleur et se mit a griffonner des fleurs. Certaines les ayant déjà vu et observé, d'autre vu sur internet. Elle laissait l'ambiance asiatique de la vieille ville dans laquelle elle se situait guider son stylo. La première page fut rapidement remplies et, voulant la coincée délicatement sous son pied, elle lui échappa.

La nuit, douce nuit d’été dont la brise venait rafraîchir les passantes qui étaient dehors et Li-Yae traînait à vrai dire. Elle pensait, elle angoissait, elle voulait aller dormir le plus tard possible pour éviter à ce cauchemar de revenir encore et encore la hanter. Le même mauvais rêve passait en boucle lorsqu’elle fermait les yeux. Elle y voyait ses parents, des médecins et puis un mélange d’instruments pour les salles d’opération et quelqu’un de flou, un homme se pencher tout prêt de son visage et lui dire qu’elle allait faire un gros dodo et qu’elle ne souffrirait plus. Elle ignorait si cela s’était réellement produit ou bien si c’était le fruit de son imagination influencée par la peur qu’on connaisse la vérité à son propos. Elle s’était mise dans de beaux draps une fois encore, ça n’arrivait qu’à elle des histoires pareilles.
Elle continuait de marcher sans réel but et à s’éloigner des quelques rues qu’elle avait mémoriser pour retourner à l’auberge de quarantaine. Elle ignorait comment l’arrivée se passait pour les humaines lambda, mais pour sa part en tant que fille-fleurs factice, ça avait été brutal.

Soudain, dans l’obscurité elle entendit un bruissement étrange qui lui fit lever les yeux et suivre du regard une feuille de papier qui avait été emportée et qui vint brusquement arrêter sa danse infernale sur sa jambe. Elle se baissa pour la ramasser et l’examiner, y voir un dessin, une très belle œuvre qui retranscrivait sans mal l’ambiance asiatique de la vieille-ville. La chinoise regarda autour d’elle , la personne qui avait perdu son dessin devait être pas loin à le chercher. Elle repérerait immédiatement si une femme avait les yeux qui tournaient un peu partout. Li-Yae vit bien une personne, des cheveux blanc qui ressortaient magnifiquement comme une rivière d'argent dont les cheveux s'envolait avec le vent léger et elle s'en approcha, pensant fermement qu'il s'agissait d'une fille-fleur avec une couleur de cheveux comme celle-là surtout dans un endroit peuplé à 80% de ces personnes au parfum envoûtant. Li-Yae resta à distance de son bras tendu avec le dessin tenu avec délicatesse par ses doigts pincés sur un des coin de la feuille qui s'était évadée.

- Bonsoir, est-ce que c'est le vôtre ?

Elle gonflait les joues, elle n'aimait pas perdre ses affaires et encore moins ses œuvres. C'était les seules choses qu'elle avait ici pour le moment et donc elle y tenait encore plus que d'habitude. Elle allait entreprendre de se lever pour aller la chercher, avec un peu de chance elle ne s'était pas envolée bien loin. Elle avait peu d'espoir de la retrouver mais bon, en plus elle était plutôt fière du rendu. Heather n'eut pas le temps de se lever qu'elle retrouva sa feuille sous son nez, tendue de loin par une demoiselle. Elle fut surprise puis sourit.

-Oui, merci.

Elle récupéra délicatement le dessin et le rangea dans son carnet qu'elle tint contre son buste en regardant la demoiselle. Elle n'avait pas l'air à l'aise. Est-ce que c'était elle qui la mettait dans cet état ? Elle ne l'espérait pas. Déjà qu'elle avait dû mal à faire des rencontres alors si les gens la fuyait ou se méfiait d'elle, c'était pas gagné ! Ou peut-être simplement les humaines la dégoutait elle ?

-Vous n'avez rien à craindre de moi vous savez

A l'odeur se dégageant d'elle, elle avait sans doute plus à craindre des effets du parfums plutôt que l'inverse. Heather sentait simplement le savon et le shampoing à la pèche. Rien à voir avec les effluves qui pouvaient se dégager des filles fleurs.

Li-Yae laissa la jeune femme reprendre son dessin tout en restant à une bonne distance, entendant les remerciements de celle-ci. Elle se doutait qu’un si joli dessin n’avait pas été négligemment jeté dans la nature comme un vulgaire détritus, le contraire aurait été triste.

- Il n’y a pas de quoi, je le trouve vraiment très beau, vous êtes douée. Depuis que je suis ici, je n’ai rien vu d’aussi beau que ce dessin en matière d’art !

Il fallait dire que sa chambre n’était pas réellement décorée, à quoi bon le faire puisqu’elle devrait déménager une fois que sa quarantaine serait terminée. La question qui se posait c’était où ? Où irait-elle ! Elle n’avait toujours pas de travail et elle craignait que cela la bloque ! Elle ne pouvait pas ventre ses charmes alors qu’elle n’était qu’une imposture ! On allait vite se rendre compte de la supercherie une fois nue ! Qu’allait-elle devenir ?

-Oh ! Oui ? Je veux dire non ! Enfin, je n’ais pas peur de vous, c’est enfin je ne voudrais pas vous importunez avec, enfin vous savez !

Étrange, d’ailleurs, cette fille fleurs n’avait pas l’odeur si entêtante d’une fille-fleurs est-ce qu’elle n’aurait pas encore fleuri ? Impossible, habituellement même avant la floraison, elle sentait leur fleur de naissance.

- Vous êtes, vous êtes une humaine ? Je vous ai prise pour une des leur, enfin une des nôtre, une fille-fleur ! Avec votre couleur de cheveux, désolée ce n’est pas que ça change quoi que ce soit en fait !

Li-Yae bafouilla cela un peu surprise, elle n’y avait pas pensé à se teindre les cheveux, ce serait peut-être une bonne alternative pour ne pas être repérée, mais ça serait louche qu’une fille-fleurs décide de se teindre ls cheveux dans une couleur alors que sa floraison lui teindrait les cheveux, habituellement c’était l’inverse, les filles-fleurs demandaient à avoir leur ancienne couleur de cheveux. La jeune femme d'origine chinoise se sentait pathétique de mentir pour qu'on ne découvre pas son secret et ne pas se faire rejeter.

Li-Yae ne s’attendait pas le moins du monde à ce que cette inconnue nouvellement rencontrée lui offre son dessin, tant et si bien que la jeune chinoise ne su quoi faire ou répondre durant un laps de temps de quelques secondes avant de venir avancer ses mains pour prendre le dessin avec toutes les précautions du monde comme s’il s’agissait d’un grand trésor. En l’état, ce n’était jamais qu’une feuille de papier, mais c’était le seul cadeau qu’elle avait reçu et elle se sentait touchée par ce geste de la part à une inconnue. Elle pouvait avoir à nouveau un peu foi en l’humanité.

- Merci beaucoup, je vais le garder précieusement et le mettre au-dessus de mon lit.

Li-Yae pensait que la jeune fille était mignonne qu’elle soit une fleur ou pas d’ailleurs et elle avait l’air gentille en plus. Jusqu'ici, elle n'avait pas rencontré énormément d'humaines, mais le peu qu'elle avait croisé n'étaient pas aussi gentille. Elle se demandait si la jeune femme était ici pour la même chose que les autres et qui se résumait dans les grandes lignes à s'amuser avec des filles-fleurs en pleine floraison. Elle n'avait pas l'air d'être aussi sournoise, mais Li-Yae savait que l'habit ne faisait pas le moine.

- Non, ne vous en faites pas, ce n’est pas vous, c’est moi qui aie prit l’habitude d’associer couleur des cheveux au fait d’être une fleur ou pas et ! Oh ! La ! La ! Voilà que je fais des généralités, je suis désolée

Heather, c’était donc son prénom, un joli prénom assurément pas à consonance asiatique pour une très jolie jeune-fille. Autrefois, elle aurait aimé avoir des amies comme elle, mais à présent, elle ne savait plus trop comment elle devait vivre et elle avait tout le temps peur qu’on découvre son secret et qu’on ne veuille plus d’elle. Que ferait-on d’elle si ça se savait ?

- Enchantée de faire t connaissance Heather, je m’appelle Li-Yae. Hum, par hasard, est-ce que tu connaitrais le chemin à prendre pour retourner à l’auberge. Je viens d’arriver et je me suis aventuré un peu plus loin que là ou j’ai l’habitude et comme il commence à faire sombre j’ai du mal à reconnaître les endroits où je suis passée plus tôt.

Qu’avait elle fait là ? Li-Yae aurait mieux fait de se taire car son commentaire sur la couleur des cheveux de son interlocutrice la fit douter d'elle-même et elle se sentit mal alors elle agita les mains nerveusement et maladroitement avant de s’exprimer.

- Non ! Ne faits pas ça ! Je veux dire, vous êtes très belle avec les cheveux teint !  C’est vrai que les gens peuvent se poser des questions, mais au final on s’en fou non ? Cette couleur vous va à merveille en plus !

La jeune chinoise lui offrit un doux sourire alors qu’elle se disait enchantée de la rencontrer, habituellement, les gens avaient du mal à lui parler. Au lycée, elle était souvent laissée seule parce que les filles la traitaient de traînée, pour elles, une jolie fille devait forcément attirer les garçons et les garçons ne venaient lui parler que par intérêt pour essayer de sortir avec elle. Ici, tout semblait différent.

- L’auberge est grande et je pense que les fille-fleurs ne dorment pas du même côté que les humaines.

Et au vu des inégalités qu’elle avait constatée alors qu’elle était à peine arrivée, les humaines devaient être logée à meilleure enseigne, enfin elle n’en était pas certaine pour le dire. Li-Yae ne se sentait à sa place nulle part. Elle marcha à ses côtés et se laissa guider, en quelques enjambées, elle l’avait rattrapée facilement.

- Je viens de Chine et toi ? Es-tu européenne ? Je n’aurais jamais pensé quitter mon pays un jour pour être honnête

On ne lui avait pas trop laissé le choix, elle se souvenait vaguement de l’hôpital et elle ne savait pas ce qui s’était produit entre-temps, mais lorsqu’elle avait repris connaissance, elle était sur le bateau et c’est là qu’on lui avait apprit sa nouvelle identité. Personne n’était même allé faire une fouille de son corps pour vérifier qu’elle n’avait aucune graine ! Évidemment, elle possédait des papiers qui affirmaient le contraire. Une graine d’orchidée qui devait ne pas tarder à fleurir puisque sur le dossier il était noté qu’elle avait 18 ans.

- Je suis dans de beaux draps !

Li-Yae avait murmuré ça pour elle-même alors que ses sourcils s’abaissaient dans une moue inquiète. Au bout d'un moment, ils finiraient bien par se rendre compte de la supercherie et on la prendrait pour une horrible menteuse , après pourquoi une humaine irait dire en âme et conscience qu'elle était fille-fleurs ? Li-Yae jouait la comédie parce qu'elle n'avait pas le choix et tant qu'à faire il ne fallait pas qu'elle empire les choses. De toutes façons, où aurait elle été ? Pas d'emplois, pas d'argent et plus de famille. La jeune femme espérait que son père avait essayé de la retrouver, mais plus les jours passaient et plus elle doutait que sa famille la recherche ou souhaite la récupérer. C'était peut-être même son père qui avait eu l'idée de ce gros mensonge ? Tiens! ça sentait très bon tout d'un coup, la jeune orchidée tourna la tête manquant de percuter Heather et s'arrêta, la nuit les rues de la vieille ville devenait des endroits chauds où les fille fleur en floraison essayaient de trouver une partenaire pour assouvir leur désir.

- Oh! Est-ce que ça va ?

li-Yae n’avait jamais dragué qui que ce soit, d’ailleurs en ce moment elle ne draguait pas, elle était aussi insouciante qu’une gamine de primaire qui dit à son amie qu’elle est jolie alors vous pensez bien qu’elle se demandait pourquoi Heather rougissait de la sorte, tout du moins avant de se rappeler de là où elles étaient. Les filles-fleurs étaient souvent contraintes de venir sur l’île, mais les humaines décidaient souvent de leur plein gré d’emménager pour profiter de séduire lors des floraisons. La chinoise était assez pragmatique pour cela et il fallait avouer que les émotions de la blanche se lisait comme une véritable bible, alors elle n’eut aucun mal à faire le rapprochement. La chinoise piqua un sacré fard et fixa le sol gêné par le quiproquo qui planait en ce moment.

Li-Yae aurait voulu penser que l’organisation des filles-fleurs et des humaines étaient faites pour éviter que l’auberge de quarantaine ne finissent en maison de passe, mais ce qu’elle entendait la nuit parvenait à la tenir éveillée et à lui faire jouer des histoires dignes de celles qui passent sur les chaînes codées +18, ce genre de programme TV que des parents n’approuveraient pas du tout.

- Je ne suis pas partie, je me suis retrouvée inconsciente et quand j’ai repris connaissance j’étais ici avec un nouveau rôle à tenir. Un côté de moi est soulagée d’être ici, parce que j’ai peut-être finalement échappé à un destin bien pire et d’un autre côté j’ai une sensation d’inachevé assez âpre, c’est comme ci j’étais morte et que je me réincarnais dans le corps de quelqu’un d’autre, mais en conservant mes souvenirs et mon âme. Je découvre un monde et des comportements vis-à-vis de moi auquel je n’ai jamais été confrontée et c’est vraiment effrayant !

La chinoise en avait peut-être trop divulgué, mais ses paroles étaient inquiètes et elle ne l’avait confié à personne auparavant alors pourquoi le faire à une totale inconnue qui n’en avait peut-être rien à battre de ce qui sortait de sa bouche ? Heather avait l’air d’une personne gentille, c’était une des rares qu’elle avait rencontré, une humaine qui ne la prenait pas de haut.

-Tu avais un chat ? Il y en a peut-être aussi ? J’ai entendu dire qu’au Japon il y avait une île aux chats et vu qu’ils sont considérés comme des nuisibles, ils s’en sont peut-être débarrassé d’une partie ici, vu que l’île est réputée pour accueillir tout ce qui est considéré comme destructeurs ?

Ce n’était qu’une déduction juste comme ça et ça pouvait ne pas être vrai. Li-Yae s’arrêta, il y avait tellement d’odeur forte, de parfum de fille-fleurs en floraison que ça ne devenait irrespirable et elle suivit Heather la prenant par la manche alors en lui répondant avec le visage complètement écarlate et les pupilles dilatées comme un gros matou.

- Moi non plus ! Je l’ignorais ! Quelle chaleur ici !

Li-Yae s’éventait avec sa main, mais qu’est-ce qui lui prenait ?

Heather se sentit encore plus mal à l'aise quand la chinoise rougit à son tour. Bon sang, elle s'était trompée ? Ou alors elle donnait l'image d'une humaine venue simplement pour prendre du plaisir ? La boulette. Pourtant, elle ne savait pas réellement ce que pouvait bien imaginé Li-Yae mais l'australienne croisait les doigts et les orteils pour que ça ne soit pas quelque chose de négatif. Donner mauvaise impression était bien la dernière chose qu'elle souhaitait !

La conversation changea et l'ambiance changea à nouveau cela dit, ça n'était pas forcément mieux et en écoutant la réponse de la demoiselle, elle culpabilisa. Elle allait devoir apprendre à arrêter de poser cette question aux filles-fleurs, c'était idiot. Son regard était compatissant et si elle aurait pu être sûre à 100% qu'un câlin ne serait pas mal pris elle l'aurait probablement serrée dans ses bras pour la réconforter. Ça devait être difficile de savoir qu'on est là sans avoir la certitude d'être totalement nous-même. En tout cas, c'était ce qu'elle avait compris et ressentit au discours de Yayae. Oui. Elle lui donnait déjà un surnom dans sa tête.

-Je suis vraiment désolée.. Je n'aurais pas dû te poser cette question, ça n'était pas délicat de ma part.

Elle hocha la tête en repensant à son chat. Il lui manquait beaucoup. Heather était très proche de son animal de compagnie, il était celui qui la réconfortait le plus. Après tout, un chat ne pouvait pas vous juger ou vous critiquer.

-Sans doute.. Mais aucun ne remplacera mon Gnocchi. Mais bon, c'est le jeu.

La blanche n'approuvait pas la dernière phrase. Ok, le sang des filles fleurs était dangereux mais de là à les considérer entièrement comme dangereuses, non. Elle n'eut pas le temps de donner son avis là-dessus, les fragrances provenant de multiples floraisons la figèrent et elle dût se mettre en apnée.
Ce fut Yayae qui l'emmena plus loin pour pouvoir enfin respirer à nouveau, sinon il était fort probable qu'elle reste là pendant un moment sans savoir quoi faire. Elle commençait à "comprendre" pourquoi certaines femmes humaines venaient sur l'ile. Rien de leur odeur était redoutable mais elle n'avait pas été consciente que c'était à ce point.
Pour le coup, l'australienne se retint d'une nouvelle question indiscrète sur les effets que cela pouvait provoquer sur une fille fleur.

-Oui.. Enfin.. Si on rationnalise surement pas tant que ça.

Elle prit une grande inspiration et se tourna vers Yayae.

-Ca va toi ? J'espère que ça ne précipitera pas ta floraison.. Il parait que c'est douloureux..

La délicatesse n'était pas son fort. Elle ne savait pas comment dire ça autrement et comme elle ne savait pas exactement comment ça se passait..

La chinoise était observatrice, avec des parents qui ne faisaient ps attention à elle et qui avaient tendance à la disputer pour rien, elle avait appris à déceler le moindre changement d’humeur pour se soustraire le plus vite possible des conséquences. Elle remarqua immédiatement que la dessinatrice avait engager un mouvement qu’elle n’avait pas abouti, celui de la prendre dans ses bras. Ce fut Li-Yae qui combla la distance pour venir la serrer, seul son parfum embaumait, mais comme techniquement elle n’avait pas fleuri, il ne devait pas avoir d’effet sur l’australienne.

- Ne t’accable pas ainsi, ce n’est pas de ta faute, tu n’en savais rien et puis ton cadeau m’a fait plaisir

C’est vrai qu’il pouvait y avoir autant de chats sur l’île, la pauvre ne reverrait jamais celui qui était le sien et dans un sens c’était triste. Autant, Li-Yae n’avait pas vraiment à y perdre entre sa famille qui ne s’était jamais réellement souciée d’elle à cause de ses problèmes de santé, et même maintenant en étant considérée comme une fille-fleurs, son existence ne valait rien puisqu’elle n’avait pas « fleuri ».

- Je suis vraiment désolée pour toi, j’espère que malgré tout tu trouveras quelqu’un ou quelque chose qui te redonneras un peu d’espoir. Tu n’es pas trop triste d’être ici toute seule ?

C'était à son tour de mettre les pieds dans le plat et de poser des questions un peu stupide, elle s'en voulu un peu surtout si la jeune femme aux mèches dénuées de couleur se sentait seule, comme elle pouvait l'être.

Heather s’inquiétait que le parfum de floraison ne précipite celui de la chinoise, elle seule savait que ça n’y changerait rien à son état actuel par contre, elle avait bien failli y rester, ça avait fait augmenté sa tension artérielle et cardiaque ce qui n’était pas bon pour elle du tout. Une douleur lui serra le cœur et la força à venir presser sa poitrine avec sa main et s’arrêter pliée en deux.

- Non, il faut que je prenne ma pilule ! Et ça va aller !

Il s’agissait d’une pilule en cas de crise, elle avait réussi à en trouver un peu, mais ce n’était pas illimité. Elle sorti son petit flacon complètement transparent, sans indication, sans notice pour venir verser une pilule dans ses mains tremblantes et l’avaler avant de s’asseoir dans un coin le temps que sa crise passe et que la douleur arrête d’étreindre son cœur.

- Je suis désolée, tu dois me trouver pathétique ?

Heather n'aurait pas cru que la jeune femme viendrait la serrer contre elle, après tout, c'était elle qui voulait la réconforter à la base pas l'inverse. Son parfum était doux et elle était délicate dans ses gestes mais l'australienne ne resta pas longtemps contre elle. Elle ne voulait pas paraitre en train de profiter de la chinoise ou quoi. Elle sourit lorsque Li-Yae essaya de la rassurer mais ça n'empêchait pas qu'elle culpabilisait un peu tout de même.

Elle lui parla de son chat qu'elle avait dû laisser à contre coeur à ses parents, ne pouvant pas l'emmener ici. Heather haussa un sourcil à la question.

-Hm.. Parfois oui. Beaucoup de filles-fleurs n'apprécient pas les humaines, ce qui se comprend quand on voit le comportement de certaines qui est révoltant. Mais je ne perds pas espoir, comme ce soir, j'ai fait une belle rencontre.

La brune n'avait pas l'air de se sentir très bien et l'australienne avait fait un rapprochement avec la floraison. Un air inquiet c'était peint sur son visage et elle l'aida à prendre sa pilule miracle en tenant ses mains dans les siennes pour réduire les tremblement et éviter que le contenu du flacon ne se carapate ailleurs. Elle s'assit à ses côtés, attendant que Yayae redevienne maitresse de son corps et de sa respiration.

-Pas du tout, ne t'excuses pas. J'ai moi aussi quelques soucis de santé. Tu n'as pas à avoir honte, c'est mieux d'être accompagnée que seule dans des crises comme celles-ci et ça me fait plaisir de pouvoir être là.

Ses soucis n'avaient rien à voir avec ça mais elle comprenait le sentiment qu'elle pouvait avoir, à s'excuser. Il y a des pathologies qu'on préférerait garder pour soit. Heather en profita pour ressortir son stylo et prendre une page vierge et commença à gribouiller sur le papier vierge en attendant que Yayae se sente mieux.

Li-Yae ne s'attendait pas à ce que Heather l'encense avec un tel compliment et elle sentit la chaleur lui monter au visage, signe que ses joues devaient avoir prit une jolie couleur écarlate.

- Tu me fais rougir, c'est gentil ! Tu sais, j'ai fait la rencontre de personnes assez détestable, mais jusqu'ici j'ai eu de la chance car la plupart des rencontre que j'ai eu était très bonne avec des personnes sympathique. Ce n'est pas énormément, mais ça me donne un peu d'espoir.

Li-Yae aurait pu tomber très mal et sur des filles mal intentionnées, elle avait entendu beaucoup de stéréotypes sur ls filles fleurs et également sur ls humaines de l'île et elle se sentait un peu moins nerveuse et apeurée de voir que la plupart étaient des filles normale qui vivaient dans la même galère au final.

Elle n'avait pas été très prudente ces derniers temps avec sa maladie et maintenant ça l'avait rattrapée et elle en payait le prix. Toutefois, ce qui l'inquiétait plus c'était d'effrayer Heather et que celle-ci ne veuille plus être à proximité d'elle. La raison principale de son malaise ça avait été ces parfums enivrant qui lui donnait envie de.. Li-Yae s'étreignit le cœur avec force car rien que d'y penser celui-ci s'emballait douloureusement. Elle prit son cachet aidée par la bienveillance de la dessinatrice et regarda son flacon dont le contenu descendait. Comment allait elle faire lorsque celui-ci serait vide ?

- Merci, tu sais, j'ai un peu peur. Je ne sais pas ce qui va se passer lorsque le flacon sera vie peut-être que je mourrais avant de fleurir et parfois, je me dis que c'est peut-être mieux que ce soit le cas. Je n'ai pas envie d'être obligée de me servir de quelqu'un pour assouvir des pulsions

La réaction du corps de Yayae l'a surpris un peu au début puisqu'elle n'avait pas connaissance que la jeune femme était malade mais elle comprit mieux une fois le flacon de pilules sortit. Elle l'aida tout naturellement à prendre ce dont elle avait besoin et resta à ses côtes le temps que sa crise se calme. Gribouillant sur sa feuille, elle pensait. Elle pensait à la demoiselle à côté d'elle. Est-ce que ça maladie était grave ? Est-ce qu'elle pourrait avoir un traitement adapté ici ? Y avait-il également les moyens nécessaire cas d'hospitalisation quelconque ? Sans doute que oui.

Elle posa son cahier et son stylo pour tourner la tete vers Li-Yae qui allait un peu mieux et qui avait entamer une nouvelle discussion. Heather posa une main sur la sienne qui se voulait réconfortante.

-Je pense qu'il doit y avoir des pharmacies et/ou un établissement de soin ici. Tu pourras sans doute renouvelé ton traitement. Je ne pense pas que la mort soit la meilleure issue. Tu as encore tellement de choses à vivre ! Et je pense que tu trouveras facilement quelqu'un pour t'aider quand ta floraison arrivera. Tu me disais que tu avais fait des rencontres plutôt agréable, humaine ou non. Tout le monde ici sait ce qu'il en ai quand à votre floraison. Personne ne te laissera faner.

Est-ce que beaucoup de fille-fleur pensait comme Li-Yae ? L'imaginer rendait l'australienne triste mais toute les vérités ne sont pas joyeuses.

-Tout ira bien. Tu te sens un peu mieux..? Tu veux rester assise encore un peu ?