une nouvelle arrivante (PV Karin)

Présente devant les portes de la maison close, Atsuko attendait tranquillement l’arrivée d’une nouvelle collègue tout en faisant de petit signe de main à certaines clientes qu’elle connaissait, de près ou de loin. Elle était de bonne humeur aujourd’hui, enfin, pas que cela change de son habitude, mais le fait de ne plus être la dernière arrivée était quelque chose d’un peu satisfaisant, elle devait bien l’avouer. Ce n’allait plus être elle la petite nouvelle. Bon, nouvelle ou pas, les autres filles de joies étaient de toute façon toutes gentilles, et même si parfois qu’elle avait dû faire quelques courses pour elles, jamais elles n’avaient abusé de ça, ou de quoi que ce soit d’autre.

Comme Atsuko l’avait remarqué dans son ancienne maison close, là où elle avait grandi, les membres de ce lieu était plus comme une grande famille que comme de simple collègue, enfin surtout les travailleuses. Pour ce qui était de la patrone… tout dépendait de cette dernière. Sur son ancien lieu de travail, la patronne prenait plus le rôle de mère, ici… c’était un peu moins le cas, on sentait qu’elle était plus une gérante qu’autre chose, mais au moins, elle prenait quand même soin de ses employées.

La blonde se repassa en mémoire la description qu’on lui avait donnée de Karin, la nouvelle prostituée. De long cheveux platine, des yeux bleus, plutôt grande et mince, et une peau assez pale. Elle espérait pourvoir la repérer du premier coup d’œil et ne pas se tromper de personne. Ça serait quand même assez gênant autrement. La patrone lui avait demandé de l’accueillir, de lui faire faire le tour des lieux, et de vérifiait qu’elle savait bien ce qu’on attendait d’elle, que ce soit l’accueil des clientes à leur satisfaction. Heureusement, même si elle n’avait pas beaucoup d’expérience en pratique, ayant toujours vécu dans cette atmosphère, elle connaissait très bien tout ça. Peut-être la raison pour laquelle on avait décidé de lui faire confiance d’ailleurs.

Elle était sortie un peu en avance par rapport à l’heure prévu, mais elle ne voulait pas prendre de risque inutile, et de toute façon, elle n’avait rien d’autre à faire pour le moment. Finalement, quand elle aperçut une personne ressemblant à la description qu’on lui avait donné, la blonde s’avança vers cette dernière.

- Bonjour, je m’appelle Atsuko, je suis là pour t’accueillir, tu es bien Karin ?

A peine deux jours après son arrivée sur l’île, on rendit à Karin son carnet de santé. On lui fit faire également un examen gynécologique de routine dans sa chambre. La gynécologue avait su trouver les mots justes pour rassurer la fille fleur. Elle se devait juste de vérifier si elle n'était pas porteuse d'une quelconque maladie sexuellement transmissible et autres pathologies qui pourraient porter atteinte à son métier. Étant totalement apte, la professionnelle de santé lui dit qu'elle recevrait une convocation à la maison close pour lui présenter les lieux et la former au métier. Convocation qu'elle reçut en fin de matinée peu avant d'aller manger. Elle était attendue en fin de journée.
Durant tout l'après-midi elle tourna en rond dans sa chambre, tel un fauve en cage, se demandant si elle devait s'habiller en conséquence ou s'habiller normalement. Serait-elle d'entrée de jeu balancée auprès de ces femmes avis de de luxure ou aurait-elle un petit temps d'adaptation où elle ne ferait qu'observer ? Si le métier de prostituée était considéré comme un métier comme un autre, elle aurait sans doute un temps d'adaptation...
Elle ouvrit sa valise et passa en revue tous les vêtements qu'elle avait. Rien de bien sexy. Des vêtements beaucoup trop sages qui la couvraient de trop comme pour la protéger des regards lascifs. Son dévolue se jeta sur une robe noire austère qui la couvrait du cou jusqu'au bas des genoux. Elle chercha autour d'elle de quoi la raccourcir. Elle démonta un de ses rasoirs jetables pour en extraire une lame et découpa le tissu à hauteur des genoux. Elle tira violemment sur le tissu qui se dèchira en laissant derrière lui des fils pendre. Elle fit de même pour les manches et se dessina un décolleté rond. Elle enfila sa nouvelle robe et constata qu'elle était à mi-chemin entre la prostituée des bas-fonds et la souillon digne des contes de fées. Les tissus n'avaient pas vraiment suivi la découpe et sa robe lui arrivait quasiment au ras des fesses. Son décolleté était assez plongeant pour dévoiler un peu ces seins, mais il suffirait qu'elle se penche un petit peu trop pour qu'il baille. Elle soupira longuement face à son reflet.

- ça fera l'affaire...

Peu avant l'heure indiquée elle s'habille et se farda les paupières de noir. Elle remercia ça sauveuse de lui avoir donné cette palette. Sur maquillage bavait légèrement mais de loin on n'y voyait rien. elle habilla ses lèvres d'un rouge carmin et ébouriffa ses cheveux pour leur donner un semblant de mouvement.

- Après tout, elles ne viendront pas pour tes fringues...

Elle quitta sa chambre avec son sac à main et partit en direction de la maison close en suivant les indications sur la convocation. Elle avait senti les regards des résidentes glissées sur elle et leurs chuchotements pleins de jugement. Elle n'y prêta pas attention et continua sa route.  

A l'entrée l'attendez une jolie blonde aux formes voluptueuses non les vêtements les mettait en avant sont trop d'efforts. La fille fleur on avait presque honte de sa robe en haillons

- Bonjour, oui oui c'est bien moi Karin. C'est toi qui... va me former ?

Ouf ! C’était bien la bonne personne, Atsuko aurait eu un peu l’air idiote si jamais elle avait abordé une fille au hasard pour l’accueillir, cela aurait au l’air étrange. Heureusement, la description qu’on lui avait faite était plutôt correcte, et elle devait bien avouer que Karin se démarquait assez des autres personnes présentes dans la rue. La blonde n’avait presque aucun doute sur le fait que cette dernière allait plaire aux clientes de part son apparence. En revanche, la fin de sa phrase étonna un peu Atsuko.

La former ? On lui avait surtout demander de lui présenter les lieux et de s’assurer qu’elle savait bien ce qu’elle allait faire ici. Après, c’était peut-être à la que voulais en venir la patronne en lui disant de s’assurer qu’elle savait comment satisfaire les clientes. Après, cela ne la dérangeait pas plus que cela, mais celui lui faisait quand même poser des questions sur l’expérience de la demoiselle. De ce qu’elle pouvait voir au premier abord, elle ne semblait pas plus vieille ou beaucoup plus vieille qu’elle. Elle avait sans doute eu sa première floraison, mais il n’était pas impossible que cette dernière soit toute récente. Au final, le mieux était sans doute de simplement lui demander.

- Oui c’est moi, répondit Atsuko avec un sourire. « Je m’appelle Atsuko, je suis arrivée peu de temps avant toi mais j’ai grandi et été élevée dans ce genre d’établissement. Je t’en prie, entre ! »

Faisant un petit signe de la suivre, la blonde entra dans la maison close dans le bût de lui présenter un peu les lieux. La fin de journée était une ambiance particulière dans une maison close. Tout le monde se préparait pour l’arrivée des clientes qui n’allaient plus tarder. Les filles les plus jeunes vérifiait que tout était bien propre et qu’il ne manquait rien, les autres soit se préparaient dans leur chambre, soit était déjà en train d’attendre dans le salon.

- Comme tu peux le voir, tout le monde se prépare pour ce soir. Au rez-de-chaussée, tu trouveras les zones d’accueil des clientes avec le salon et les salons VIP, ainsi que le bar. C’est aussi là qu’il y a la cuisine, ainsi que notre salon personnel et diverses salles qu’on utilise. A l’étage il y a notre chambre, je te ferais visiter après.

Tout en parlant, Atsuko continuait d’avancer en lui présentant les endroits dont elle parlait.

- S’il y a quelque chose que tu ne comprends pas ou si tu as des questions n’hésite pas. D’ailleurs je voulais te demande, tu as de l’expérience en tant que prostituée ? Ou dans le sexe en général ?

Cela faisait bien longtemps que la blonde n’avait plus de tabou à aborder se sujet de manière directe, et encore… ce n’était pas sur qu’elle en ai eu un jour.

L’américaine suivit sa formatrice dans le bâtiment. Autour d’elle, l’agitation était palpable. Certaines étaient déjà prêtes et attendaient dans un salon dédié, d’autres se pomponnaient, et d’autres encore donnaient un dernier coup de balais ou de plumeau pour que le lieu soit impeccable. Atsuko lui expliquait que le rez de chaussée était dédié à l’accueil des clientes. Elle lui montra le salon ainsi que certains salons VIP.

- VIP? C’est à dire? C’est pour les clientes très fortunées ou les personnes importantes de l’île ?

Elle agitait sa tête de haut en bas pour lui montrer que même si elle ne parlait pas, elle écoutait ce qu’elle lui disait.  

- De l’expérience?...Euh...

Elle sentit ses joues s’empourprer.

- Si on considère une première et dernière fois avec une femme qui m’a aidé à m’enfuir, et un mini livret de positions comme étant de l’expérienceOui on va dire oui... Mais j’apprendrai sur le tas.

Elle trouvait ça cocasse de parler d’apprentissage sur le tas pour de la prostitution, comme n’importe quel métier. Aurait-elle aussi une période d’essai? Était-il question de stages aussi?

- Oui c’est ça, ou encore celle qui nous apporte une aide particulière, comme pour nous fournir de l’alcool ou une protection. Les gens puissants aiment bien être traité différemment.

Atsuko s’inquiétait un peu du fait que la jeune fille ait que si peu d’expérience, mais bon, d’un autre côté, elle savait bien qu’il fallait commencer quelque part. Elle espérait simplement que cette dernière soit prête à ça. Dans tous les cas, la patronne allait sans doute lui donner des clients faciles à satisfaire au début, histoire qu’elle prenne un peu la main. Elle aurait bien proposé à Karin de l’entrainer, mais ne la connaissant que peu, elle ne savait pas si elle allait apprécier ou non cette proposition, ainsi, elle préféra ne pas y aller franco.

- Je vois, si jamais tu as besoin d’aide pour quoi que ce soit, n’hésite pas. Ici, personne ne te claquera la porte au nez, on est comme une grande famille. Bon, si tu te comportes mal avec les autres, elles risquent en effet de te claquer la porte au nez, mais je ne pense pas que ce sera le cas. Annonça Atsuko avec un sourire.

Atsuko invita ensuite la nouvelle prostituée à la suite à l’étage et la fin entrer dans sa chambre. Cette dernière était encore assez simple et impersonnelle étant donné que cela ne faisait que peu de temps qu’elle y habitait.

- Voilà à quoi ressemble les chambres ici, comme tu peux voir, elles sont assez grandes et contiennent tout ce qu’il faut pour s’y sentir bien. Tu as une armoire et une coiffeuse avec un assez grand miroir, histoire de bien se faire belle. Une salle de bain, utile pour se laver après que la cliente soit partie ou que cette dernière souhaite se laver avant l’acte. Ainsi que bien sûr, un lit double et une table de nuit. Tu peux la personnaliser comme tu veux du moment que tu ne fais rien d’irréversible ou qui pourrait gêner les clientes.

La blonde s’avança pour s’assoir sur le lit. Regardant un peu sa propre chambre. Il allait falloir qu’elle commence la décoration de cette dernière, histoire qu’elle s’y sente plus a l’aise. Pas qu’elle s’y sentait mal, loin de là, mais bon.

- En plus les lits sont confortables, c’est vraiment agréable. Il faudra aller voir la patronne après pour demander quelle chambre elle t’a attribué. Elle ne me l’a pas dit ce matin.

Mot d’ordre, bichonner la clientelle. A demi-mots, Atsuko lui faisait comprendre que ces femmes venaient dans leurs locaux pour passer du bon temps en charmante compagnie, loin des tracas de la vie. Elle lui proposait même aussi de venir la voir en cas de soucis. Comme une sorte de référente. Karin hocha de la tête en l’écoutant.

_ Je ferai tout pour que ça se passe bien. Je sais bien que les femmes qui viennent ici veulent passer du bon temps été oublier leurs soucis. Si madame notre maquerelle me propose des clientes “simples”, je pense que j’aurai les connaissances pour leur faire du bien.  

Il était évident que la jeune fille fraichement arrivée n’était pas à l’aise. Encore et toujouts cette peur de mal faire. De plus, elle se sentait ridicule dans ses guenilles. Elle se promettait d’acheter une tenue plus appropriée dès qu’elle toucherait ses premières rentrées d’argent.

Elle la suivit jusqu’à l’étage où se trouvaient les chambres des filles. Elle prit la sienne comme exemple pour lui montrer tout le nécessaire pour être bien. Miroir, coiffeuse, salle de bain... L’américaine trouvait déjà qu’il y avait un meilleur confort qu’à l’auberge.

Elle s’assit à côté d’elle et s’amusa à sautiller sur le matelas pour en juger le confort.  

_ C’est déjà plus confortable qu’à l’auberge. Et plus grand surtout. Dit, Est-ce que madame la patronne est là? Et elle est gentille ? Elle nous traite bien ici ? Et pour la décoration ça se passe comment ? On peut mettre ce qu’on veut?