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Feuille de personnage Âge: vingt-huit ans Travail: gardienne de sécurité Résidence: Lien social: Fiche: https://garden-of-eden-rpg.forumactif.com/t47-lexie-pavlovna
En se levant ce matin, Lexie n’avait qu’un seul mot à l’esprit ; floracake. Cela fait presque deux ans qu’elle est sur l’île et elle n’a encore jamais pu mettre la main sur cette petite pâtisserie tant convoitée. Un véritable crime pour la demoiselle et le gourmet qui sommeille en elle. Aujourd’hui, on ne l’a pas assignée à son poste ordinaire, à savoir renforcer la sécurité au niveau des entrées de l’île. Non, un heureux hasard a fait qu’aujourd’hui, la demoiselle se retrouve à errer dans le centre-ville pour une simple patrouille. Avec les festivités actuelles, l’organisation des gardiennes est quelque peu modifiée pour permettre aux habitantes de profiter pleinement de cette ambiance douce et légère tout en étant toujours en sécurité. Malgré son visage qui reste, comme à son habitude, neutre, Lexie jubile intérieurement. Voilà l’occasion parfaite pour elle de se procurer l’une de ces douces sucreries. Et le tout, en continuant de faire son boulot de manière exemplaire bien sûr. Sa chance ne fait qu’accroître lorsqu’on lui annonce qu’elle n’aura pas de jeune recrue à devoir former et surveiller en ce moment, certaines gardiennes confirmées étant déjà éparpillées un peu partout dans la vieille-ville et ses alentours. Cette journée s’annonce si bien, qu’on pourrait presque appeler cela une journée de détente.
En vagabondant dans les ruelles si animées de la vieille-ville, Lexie se rend immédiatement compte à quel point tout semble différent en période de fête. Il ne s’agit pas seulement des décorations, mais également des habitantes en elles-mêmes. Elles semblent, pour la plupart, si apaisées et même joyeuses. En plus d’être vêtues de beaux tissus, elles ont ce sourire radieux qui rend cet automne encore un peu plus doux. Même certaines rebelles, qu’elle a déjà croisés à maintes reprises, semblent étrangement plus détendues. Lexie ignore s’il s’agit d’un sourire de façade leur permettant de cacher leurs magouilles, ou s’il s’agit d’une brève et légère trêve. Qu’importe, la gardienne a beau être méfiante par moment, cela ne servirait à rien de poser des soupçons sur quelqu’un qui n’a encore rien fait. Elle préfère de loin surprendre quelqu’un la main dans le sac.
Peu à peu, ses pas la guident vers une petite rue où de nombreuses passantes manquent de se bousculer. Pourquoi est-ce si animé par ici ? Lexie laisse son regard vagabonder dans les environs mais dès lors que ses yeux azurés se posent sur l’insigne de cette petite boutique, elle déglutit. Il s’agit d’une pâtisserie… La gardienne en oublie tout le reste. Et puis, elle peut bien se permettre de s’éclipser deux minutes le temps de récupérer ce précieux butin ! Un bref instant d’hésitation avant qu’elle ne vienne hocher la tête tout en fronçant les sourcils d’un air déterminé. Allez, personne ne le remarquera de toute façon ! Un pas après l’autre, Lexie s’avance, son cœur s’emballe sous l’excitation et l’adrénaline. Soudainement, des mains viennent se poser sur ses épaules d’un geste vif et avant même que le corps de Lexie ne réagisse de lui-même et envoie valser l’inconnue, une voix étrangement familière s’élève dans les airs.
« Lexie, je t’en supplie, aide-moi ! J’ai besoin de quelqu’un pour surveiller mon stand ! – Mais je– – Juste deux minutes, s’il te plait ! »
Lexie observe attentivement la fille-fleur, il s’agit d’une commerçante pour qui elle éprouve une certaine sympathie à son égard. Alors, dans un soupir, la gardienne hoche la tête et écoute les milles remerciements de la demoiselle. Celle-ci file aussitôt, laissant à Lexie le soin de s’occuper de son stand, le tout sans lui avoir donner la moindre instruction. Qu’importe, la jeune femme apprend vite et puis avec un peu de chance, elle se contentera de surveiller qu’aucune voleuse ne tente quoique ce soit et n’aura à faire aucune vente…
Quelle erreur. Les minutes s’écoulent et tout à coup, un groupe de huit personnes viennent se présenter à son stand. Les individues la bombardent de questions dans un brouhaha qui lui fait tourner la tête. Un rapide coup d’œil en direction du stand et la gardienne réalise qu’il y a tout plein d’objets en tout genre ; des éventails, des carillons, du parfum et des encens… Chouette, que des choses dont elle ne s’y connait absolument pas ! Prenant une inspiration, Lexie porte son regard sur les environs et remarque une jeune femme se trouvant seule à quelques pas d’elle. Sans hésiter une seconde de plus, la protectrice s’avance vers elle, sa main venant saisir très délicatement son poignet pour attirer son attention. Et sans même vérifier s’il s’agit d’une personne qu’elle connait ou non, Lexie lui lance simplement dans un murmure « à l’aide ».
Feuille de personnage Âge: 28 ans. Travail: Joaillier-Bijoutière Résidence: - Lien social: Fiche: https://garden-of-eden-rpg.forumactif.com/t39-phyllis-thevenet
Sam 22 Oct - 0:25
Nothing resembles selfishness more closely than self-respect
fallen leaves on the ground
Les festivals apportaient toujours leurs lots de gourmandises variées, de musiques folkloriques et d’activités saisonnières. Une consœur vendeuse lui avait confié que c’étaient les meilleures périodes de l’année pour frauder sur les importations, surtout en termes de nourriture. Certaines Gardiennes faisaient parfois preuve de trop de zèle, fouillant chaque recoin des cargaisons qui arrivaient sur l’île alors que d’autres venaient se servir directement chez les commerçantes. Heureusement pour Phyllis, elle n’avait jamais été victime du harcèlement de ces fouines, même si elle avait été récemment témoin d’une petite altercation entre Ran et des gardiennes malintentionnées, la cheffe du trio convoitait un autre type friandise. Loin d’être une sauveuse, la présence de la jeune femme avait dissuadé rapidement les Gardiennes… Phyllis avait le droit à des visites régulières pour d’autres raisons, mais ses bijoux étaient protégés par certificats, rendant les tentatives de vols infructueuses pour les Protectrice et protégeant de ce fait son commerce. Le caractère acerbe et hautain de l’artisane devait en dissuader plus d’une, du moins c’est ce que la fille-fleur se disait.
Il y avait toutefois cette Gardienne à la chevelure d’argent, Lexie, obstinée au possible, mais surtout convaincue que Phyllis avait une quelconque connexion avec la contrebande. La bleutée comprenait beaucoup mieux pourquoi la livraison de ses matières prenait tant de temps à arriver dans sa boutique : chaque caisson devait être soigneusement examiné par ses soins pour s’assurer qu’aucune marchandise n’entre sur le territoire, encore moins des armes ou du matériel tranchants. Malheureusement, les pierres précieuses étaient soigneusement emballées pour éviter une éraflure maladroite sur leur surface. Loin de se douter de la véritable raison de l'acharnement de la Gardienne à son encontre, notre Française avait rapidement nourri un ressentiment face à cette jeune femme. Certes, elle ne faisait que son travail, mais sa manière d’être était juste… Exécrable aux yeux de la joaillière. Elle l'assommait de questions et inspectait les marchandises directement dans la boutique (bien qu’un petit papier administratif atteste d’un premier contrôle douanier), mais ce n’était pas ça qui irritait le plus Phyllis, non… C’était son petit air méprisant et méprisable qui faisait comprendre à la joaillière que cette Gardienne ne lui faisait pas confiance. Phyllis la voyait beaucoup moins souvent ces derniers mois, même si elle la croisait au détour d’une rue pendant son jogging du matin. Elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer la Gardienne en pleine filature, utilisant la course comme excuse…
Après avoir effectué sa petite routine matinale, Phyllis profita de son jour de congé pour ne pas ouvrir sa boutique aujourd’hui. Contrairement à ses consœurs, elle ne tenait pas d’échoppe pendant le festival d’automne, réservant cela pour les occasions plus romantique comme le printemps… En journée, les rues avaient une ambiance différente, la musique était plus reposante, plus délicate et moins entraînante. Phyllis avait quelques courses à faire en centre-ville, elle s’était donc habillé en conséquence, la fille-fleur réservant ses plus beaux kimonos plutôt pour les soirées du festival, bien plus révélateurs et beaucoup moins adaptés pour les petits achats qu’elle avait à faire. Même si certaines jeunes femmes avaient revêtu leurs plus belles parures, la bleutée ne faisait pas tache, car certaines arrivantes portaient encore des vêtements de ville, certainement mal informées sur les coutumes… Elle avait été comme elles lors de son arrivée après tout. Phyllis remonte l’allée habillée d’un jean serré noir ainsi que d’un pull-over blanc, son cou couvert par le col épais. Il faisait frais, mais pas assez pour que l’ipomée décide de prendre une veste ou un manteau.
Phyllis avait un petit sac en papier à la main, elle venait de récupérer une commande à la petite pâtisserie du coin de la rue. La fille-fleur s’était arrêtée à un stand, observant les objets exposés avec une petite moue perplexe. Elle reconnaissait certains objets, mais ne savait pas si elle avait vraiment besoin de ces bibelots chez elle. La joaillière songea un court instant à prendre des bâtons d’encens pour son petit appartement avant qu’une main ne se referme sur son poignet, doucement. Par réflexe, Phyllis fronça les sourcils en levant légèrement le bras pour voir à qui appartenait cette main inquisitrice… Que ne fût pas la surprise de la Française de découvrir un visage familier, encore plus quand ce dernier appelait à l’aide. Rapidement, la petite moue indignée laissa place à un rictus amusé alors que la joaillière libéra son poignet d’un coup sec.
- Oooh, une Gardienne qui aurait besoin d’aide ? Mais ce serait avec plaisir !
Le sarcasme transpirait de ses mots alors qu’elle gardait son sourire. Bien sûr, Phyllis avait reconnu Lexie, cette Gardienne aux cheveux blancs, sa réaction n’en disait pas moins ! Elle se tourna vers la Protectrice pour observer un peu plus la situation. Il y avait un petit groupe de clients, moins d’une dizaine de personnes, qui s'affairaient autour du stand. L'ipomée bleue fait un pas vers elle, se penchant légèrement au-dessus d'elle pour qu’elle puisse être la seule à l’entendre malgré le boucan que faisait le petit groupe. Le saphir était légèrement plus grand qu’elle, elle n'avait pas de problème pour surplomber le diamant.
- Et comment je peux vous aider, ma chère Lexie ? Sachez que je ne ferais pas ça de bonté de cœur non plus…
Phyllis observa la Gardienne, prête à s’amuser de ses réactions. Si Lexie refusait son aide, elle risquait de rapidement se trouver débordée par les clients, mais est-ce une bonne idée d’accepter le chantage de sa rivale ?
Feuille de personnage Âge: vingt-huit ans Travail: gardienne de sécurité Résidence: Lien social: Fiche: https://garden-of-eden-rpg.forumactif.com/t47-lexie-pavlovna
Serait-ce le karma ou un rappel à l’ordre ? Lexie était si proche de son but… Si proche et pourtant, si loin. La demoiselle repense encore à cette délicieuse pâtisserie qui lui tendait les bras il y a encore un instant de cela. Peut-être que si elle n’avait pas eu cette très brève seconde d’hésitation, elle ne serait pas tombée sur cette commerçante en détresse. Et peut-être que si elle était un peu moins polie et altruiste, Lexie saurait tout simplement dire non et avancer en direction de la petite boutique sans même lancer un dernier regard en arrière. Cependant, ce n’est pas le genre de la gardienne. Quand bien même elle manque de tact et n’a que très peu de compétences sociales, son sens du devoir est bien trop important pour laisser sa conscience tranquille. Alors, elle soupire lorsqu’elle se retrouve à devoir gérer ce stand. Elle prie intérieurement pour que la fille-fleur se dépêche de réapparaître, mais également qu’aucune cliente ne soit intéressée par cet éventail de marchandises disposées un peu partout sur le stand.
Bien sûr, avec toute la chance qu’elle a eu en ce début de journée, il fallait bien qu’on vienne contrebalancer cela. Alors, lorsqu’un groupe de clientes se présentent face à elle, Lexie sent la panique monter en elle. C’est fou, elle n’a aucun mal à intervenir lorsqu’il s’agit de chasser un intru ou même de se battre pour assurer la protection d’une fille-fleur, mais maintenant qu’elle se trouve ici, face à des clientes qui ont l’air plutôt exigeantes, la gardienne ne sait vraiment que faire. Les questions se bousculent sans qu’elle n’ait même le temps d’ouvrir la bouche pour répondre quoique ce soit. Désespérée, la demoiselle part immédiatement chercher de l’aide. Avec un peu de chance, elle tombera certainement sur une des gardiennes éparpillées un peu partout aujourd’hui. Alors, Lexie fonce vers la première venue. Et lorsque la voix de sa sauveuse s’élève, la jeune femme comprend immédiatement son erreur. Ses doigts quittent immédiatement le poignet de celle qu’elle reconnaît – malheureusement – et fermant les yeux sous la frustration, elle vient prendre une grande inspiration. Pourquoi ? POURQUOI ?!
Sur toutes les personnes peuplant cette île, il fallait vraiment qu’elle tombe sur elle ! Les mots prononcés avec tant d’enthousiasme sonnent si faux à son oreille et Lexie s’en veut d’avoir fait une faute pareille. Pourquoi s’est-elle précipitée ainsi ? Elle aurait dû prendre le temps de vérifier l’identité de sa fameuse sauveuse avant de se lancer vers elle comme ça ! Cela ne lui ressemble pas de laisser ses émotions prendre le dessus. Serrant les poings, Lexie préfère se murer dans le silence. Oh, non, elle ne répondra pas à cette petite effrontée ! Hors de question qu’elle se rabaisse à ses gamineries ! Pourtant, lorsque la dénommée Phyllis s’avance lentement vers elle et la surplombe de par sa taille quelque peu imposante comparée à la sienne, Lexie se met immédiatement à froncer les sourcils. Ces mots ne la rassurent pas mais après tout, il fallait bien s’y attendre venant de cette petite peste ! Venant porter ses mains sur les épaules de la joaillère, la demoiselle la repousse doucement avant de reculer également d’un pas pour mettre une certaine distance entre elles. Elle vient ensuite croiser les bras contre sa poitrine tout en fusillant sa sauveuse du regard.
« Laissez tomber, j’ai changé d’avis. »
Ses sourcils viennent s’hausser avec arrogance, alors qu’elle tourne légèrement la tête sur le côté, prête à ignorer cette jeune femme au caractère bien trempé. Hors de question qu’elle accepte son aide ! Ce serait comme conclure un pacte avec le diable ! Et quand bien même Lexie n’accorde pas grande importance à beaucoup de choses, elle tient quand même à son âme ! Venant arborer un air suffisant qui lui vient toujours naturellement lorsqu’elle est en compagnie de la joaillère, la jeune femme s’apprête à prendre à congé.
« Sur ce– »
Ses mots restent en suspens lorsque l’une des clientes élève la voix et semble très clairement perdre patience. Lexie déglutit, sentant la nervosité revenir en elle. Elle a toujours été douée avec les mots, mais pas comme ça… Son truc c’est la diplomatie, les faux-semblants, un comportement passif-agressif qu’elle nourrit de par ses mots tranchants et honnêtes. Mais refourguer de la marchandise tout en courbant le dos, non, ce n’est vraiment pas son truc ! N’en pouvant plus d’entendre les plaintes de la dame, Lexie vient furieusement planter ses dents dans sa lèvre inférieure. Elle réfléchit à toute vitesse et sent qu’elle s’apprête à faire la pire connerie de sa vie. À nouveau, elle fronce les sourcils mais dans un soupir, elle s’avoue vaincue.
« Bien… d’accord, j’accepte ! »
Non, c’est une très mauvaise idée, elle le sait bien. Et pourtant, comme pour être sûre de ne pas faire marche arrière, Lexie vient ajouter ;
« On parlera de votre prix plus tard… pour le moment, j’ai vraiment besoin de votre aide ! »
À ces mots, elle vient saisir le bras de sa sauveuse et l’embarque à sa suite derrière le petit stand qui n’attend rien d’autre qu’une vendeuse confirmée. Lorsqu’elle la relâche, Lexie a toujours cette moue insatisfaite sachant très bien qu’elle est en train de se mettre dans le pétrin. Malgré tout, elle vient lui murmurer discrètement.
« Je ne connais rien à la vente. Mais vous, c’est votre domaine. Alors montrez-moi simplement comment il faut s’y prendre. » Et avant même que Phyllis ne puisse lui lancer la moindre pique, elle se permet d’ajouter brusquement « Ne vous inquiétez pas, j’apprends très vite. »
Réajustant sa queue de cheval haute, Lexie se tourne finalement vers les clientes, ne sachant réellement qui servir en premier. Peut-être devraient-elles d’abord se débarrasser de cette dame à la voix insupportable ? Et elle compte bien laisser Phyllis s’occuper toute seule de cette vente !
« Ma collègue va se charger de répondre à votre demande. » dit-elle simplement, sans plus de politesse, pour les faire taire.
De sa main, la gardienne vient désigner ces éventails placés linéairement à l’avant du stand. Ils sont tous faits mains et possèdent des couleurs ainsi que des motifs différents. Lorsque Lexie se tourne vers sa collègue, une certaine lueur de défi brille dans son regard cyan.
« Cette dame a besoin de conseils pour choisir un bel éventail, peut-être pourriez-vous lui expliquer pourquoi ceux-là sont-ils si particuliers ? »
Saisissant l’un de ces éventails fermés prêts à être vendus, la gardienne vient le tendre à Phyllis, comme pour inciter sa rivale à vendre cet objet, elle qui semble être si douée. Est-ce un objet piégé que lui tend Lexie, ou bien la met-elle simplement au défi de vendre ces objets non indispensables ?
1-3 ; l’éventail tendu par lexie semble simple à première vue, mais une fois ouvert on y trouve un magnifique motif unique et détaillé qui risque d’avoir beaucoup de succès. 4-6 ; l’éventail semble beau à l’extérieur, néanmoins, dès qu’on l’ouvre on peut remarquer qu’il est très abîmé et troué de part et d’autre, ça risque bien d’énerver davantage les clientes.
Feuille de personnage Âge: 28 ans. Travail: Joaillier-Bijoutière Résidence: - Lien social: Fiche: https://garden-of-eden-rpg.forumactif.com/t39-phyllis-thevenet
Sam 26 Nov - 10:15
Nothing resembles selfishness more closely than self-respect
fallen leaves on the ground
Le sourire narquois ne quitta pas les lèvres de Phyllis, se délectant de la frustration visible sur le visage de sa rivale. Cette dernière croisa les bras sous sa poitrine après l’avoir repoussé délicatement par les épaules. L’expression de Lexie était un mélange de colère et d’amertume en découvrant que sa sauveuse était certainement la dernière des personnes qu’elle aurait voulu voir. La Gardienne s’empressa de lui dire qu’elle changeait d’avis et Phyllis ne put retenir un petit rire, se traduisant par un léger haussement d’épaule avant de souffler de l’air par le nez. La Française aimait beaucoup la situation, même si la décolorée avait finalement refusé son aide. Lexie tenta de garder un minimum de dignité en arborant ce petit air hautain avant de s’excuser pour retourner à ses clientes.
Clientes qui s’impatientaient de l’absence de la vendeuse de substitution, vociférant pour attirer l’attention de Lexie. Phyllis posa les yeux un instant sur les clientes en souriant, son regard se reposant ensuite sur la Gardienne. Son sourire s’étira sur ses lèvres, alors qu’elle pencha sa tête sur le côté. Son sourire n’avait rien d’encourageant, Phyllis se moquait d’elle ouvertement derrière ce masque souriant de gentillesse. La joaillière hésitait à rester pour observer la jeune femme pataugé dans une situation où elle risquait d’être vite dépassée. Tout aussi rapidement qu’elle avait refusé son aide, Lexie revient sur ses mots en attrapant les bras du saphir pour l’attirer derrière le stand. La Gardienne ne lui laissa pas le temps de répondre alors qu’elle la pousse au-devant de la scène.
Phyllis secoua un rien la tête en souriant, le temps que la diamant réajuste ses cheveux, elle vient déposer son sac sur une planchette en bois, derrière le stand. Après quoi, elle fit face au petit groupe de clientes, observant d’un coup d'œil ce que le stand avait à offrir. Des babioles en tout genre, mais la Gardienne présenta déjà les éventails à la plus bruyante des clientes, celle qui ne s’était pas gênée pour se plaindre. Phyllis plissa un rien les yeux, hésitant un court instant à prendre l’éventail des mains de sa rivale. L’ipomée ne pouvait aucunement savoir que le stand appartenait à une consœur vendeuse, et non une vente de charité pour renflouer les caisses des Gardiennes. L’animosité qu’il y avait entre ces deux femmes était la seule raison pour laquelle la bleutée ne lui faisait pas confiance. Finalement, elle finit par prendre l’éventail des mains de la décolorée, observant un instant ce dernier tout en soufflant entre ses dents :
- Oh, je suis sûre que quelqu’un comme vous apprend très vite, mademoiselle Lexie.
Phyllis souriait, avant de reposer son regard sur la cliente qui ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait entre les deux femmes. Dans un premier temps, Phyllis garda l’éventail fermé, montrant le panache en bois laqué de noir, décoré de gravure peinte en rouge et ocre. À première vue, l’éventail semble de bonne qualité et fait avec soin… Elle avait ainsi captivé l’attention des clientes, même la plus criarde. La technique, avec ce genre de cliente, était d'occuper de l’amadouer avec de belles paroles, sans lui laisser le temps de dire quoique ce soir. Bien qu’elle découvre la marchandise en même temps que Lexie et les clientes, Phyllis était vive pour rapidement partir dans un monologue vendeur. L’index délicat de la bleutée remonta de la partie bombée jusqu’en haut du panache, dévoilant le bois travaillé par les dessins en bas-relief :
- Mesdames, cet éventail fête l'arrivée de l’automne avec ces ornements délicats des feuilles d’arbres. Notre artisane façonne chaque éventail pour donner cet attrait unique selon chaque saison.
Phyllis hésita un instant à ouvrir l’éventail, de peur de se retrouver avec un motif simple ou pire encore, sans motif. Elle garde l’attention des clientes en relevant l'éventail au niveau de son visage pour l’ouvrir devant son visage dans un coup sec, après avoir retiré la sécurité retenant l’éventail fermé. La cliente lâcha alors une exclamation d’extase en découvrant les motifs sur la feuille. En éloignant l’éventail de son visage, la joaillière eut le temps d’observer le dessin qu’elle avait sous les yeux. Sur un tissu blanc, une scène était dépeinte avec une précision impressionnante, deux femmes aux bords d’une rivière profitant des teintes d’ocre d’un arbre surplombant la scène. Phyllis haussa un instant les sourcils, tentant de contenir sa surprise face à ce motif. L’éventail n’était plus qu’un simple objet pour cacher son visage ou s’éventer, mais aussi un objet de décoration. Ce n’était pas qu’une simple image de fleurs ou un paysage, chaque coup de pinceau a été apporté avec soin sur le papier, on pourrait presque confondre ce dernier avec un tableau.
Parfait, se disait la vendeuse de bijoux. Car vendre un éventail en pleins cœurs de l’automne n’allait pas être une mince à faire maintenant que les chaleurs de l’été étaient terminées. Impossible de jouer sur l'utilisation première de l’éventail, elle allait donc devoir se replier sur la seconde. Phyllis n’avait que peu de connaissance de la culture asiatique, mais cela ne l’empêcha aucunement de continuer sa petite démonstration. Elle vient poser l’éventail ouvert contre sa poitrine.
- Nos éventails sont bien plus que des accessoires de mode. Le bois n’est pas le seul élément qui est travaillé à la main, l’illustration est elle-même une pièce unique, parfaite pour un objet de collection. La scène évoque une légende que vous avez certainement dû entendre en arrivant ici.
Les clientes échangèrent un regard entre elles. L’île était petite, mais pleine de petites légendes locales et folkloriques... sauf que Phyllis venait tout simplement de mentir. Elle ne s’intéressait pas aux histoires de l’île, mais elle savait que les anecdotes et les fables pouvaient devenir des arguments de vente. L’ipomée haussa les sourcils, mimant la surprise, avant qu’elle ne souffle :
- Oh, vous ne la connaissez pas ?! Ma collègue se fera un plaisir de vous la raconter !
Phyllis tourna alors la tête vers la Gardienne, arborant à nouveau un large sourire alors que de sa main libre, elle lui dévoile le motif tout en gardant l’éventail contre le haut de son torse.
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